lundi 26 octobre 2009

Au quotidien

Je vous parle toujours de tous ce qui est fun et super ici. Jusque la, j'ai passe sous silence une grande partie de ce qui fait maintenant partie de mon quotidien. La misere.


En vous promenant dans la rue a Cape Town vous allez rencontrer un enfant, vieillard ou un jeune homme dans la force de l'age ... mais avec un membre en moins, qui va vous demander de l'argent. Avant de venir ici, on m'avait prevenu que la pauvrete en Afrique n'etait pas la meme qu'en France mais honnetement, ca m'a choquee.

Premier jour en Afrique, presentation de la ville et conseil : ne jamais donner d'argent aux mendiants. Je comprends pourquoi, si vous en donner une fois ils vous en redemanderont toujours plus et plus souvent alors quand vous marchez et qu'une femme enceinte vient vous voir, vous accelerez l'allure en murmurant un " No, sorry. "

Ca me fend le coeur a chaque fois, et c'est assez souvent je dois dire. Ils doivent etre des milliers a Cape Town a dormir dans les parcs, sous les ponts, sous les voitures, dans les cartons et les poubelles.

La seule chose a faire, qui m'est pour l'instant impossible, c'est de les effacer litteralement de son champ de vision. Les habitants de Cape Town je crois ne les voient pas. C'est comme les montagnes ici, elles sont tellement imposantes et presentes qu'ils ne les regardent meme plus. Ils font la meme chose avec les clochards. Mais c'est plus atroce parce que ce sont aussi des etres humains a qui on ne donne meme pas un regard pour leur montrer qu'ils existent.


Lorsque les habitants de Cape Town pensent a eux, je pense que c'est uniquement quand ils choisissent quel type de pics ils vont mettre en haut du mur qui entoure leur maison.
Eh oui, ici, les pics en haut des barrieres ce n'est pas pour faire joli comme chez nous. C'est pour eloigne les voleurs, violeurs ou autres et si ca ne les empechent pas d'entrer, c'est pour les blesser quand ils s'enfuient. Ici, en haut des murs ce sont des morceaux de metal fait pour arracher la chair ou des lignes de fils electriques aussi puissante qu'un taser.


Ca nous met irrremediablement dans un climat d'insecurite. Quand je marche dans la rue maintenant, je deviens la reine des paradoxes et completement parano je crois.

Deja, je ne vais nulle part juste pour me promener, je vais quelque part.

Je deteste etre toute seule a marcher dans la rue, je me dis que si quelqu'un debarque pour m'agresser, je serai seule et sans temoin. Mais de la meme maniere, je deteste marcher au milieu des gens qui sont tous des voleurs potentiels. Alors pour me rassurer, je me suis mise a cataloguer les gens. Je sais c'est affreux, mais je n'ai pas pu faire autrement.

Les femmes, pas de danger. ( raisonnement, en theorie, elles flippent autant que moi. )
Les couples, pas de danger. ( raisonnement, en ce moment ils ont d'autres chose en tete que mon sac )
Les hommes qui portent un chapeau ou un gilet fluo, pas de danger. ( raisonnement, aucun de vraiment valable je crois ..)
Les personnes portant des sacs, pas de danger. (raisonnement : ceux la je suis sure parce que ils en ont deja plein les mains, ils voudront pas se charger davantage. )
Les personnes ecoutant de la musique avec leur Mp3, pas de danger. ( raisonnement : si ils sont suffisamment riche pour s'acheter un Mp3, normalement y'a pas de raison qu'ils veuillent mon argent )

Enfin, ce sont juste des exemples mais je peux vous en sortir une tripotee comme ca. C'est horrible n'est ce pas ? Si je devais choisir entre croiser un groupe de clochards et des jeunes, je choisis les clochards. Generalement ils sont soit trop faibles pour vous attrapper, a l'un de toute facon il manque un bras et a l'autre une jambe donc il ne peux pas vous courir apres ...

Cela fait desormais partie de mon quotidien, pour le meilleur, et pour le pire.

3 commentaires:

  1. Tous ça est tellement follichon.. Moi qui disait aujourd'hui "j'aurais dû partir avec Morgane: elle va en safari et elle a nagé avec des requins!". Finalement, je vais t'envier de loin ^^
    Bisous

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  2. euh... waow.
    je sais pas quoi dire d'autre, là. Je suis sans voix.

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  3. J'avoue que ce matin en allant sur ton blog, je pensais y trouver une nouvelle aventure tout aussi drôle que les autres .. Là, j'ai lu avec un vrillement au ventre et qui reste.. J'avais conscience de cette misère et tu me l'avais déjà dit mais de le voir écrit, c'est très différent.. je t'embrasse très fort

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